Poète dans l'âme

 

Natacha Binard, élève de première de notre lycée, a remporté le prix des seconde outre-mer du concours international de poésie.

 

Nous lui avons demandé de s'exprimer sur ce que réprésente cette distinction.

 

"S'il m'a été accordé ce prix en poésie, je prends ça comme si cet art m'avait ouvert une de ses portes… Et je l'en remercie. Mais ce n'est pas que ça. En fait, c'est plutôt au domaine de la sensibilité que, par chance, j'ai accès. Et j'ai, encore par chance, la possibilité de l'exploiter par des mots. Prouesse ? Non, je ne crois pas. Le seul mérite que j'ai, c'est d'oser cette exploitation et d'aimer ça. Si tout le monde en prenait conscience, je n'aurais rien qui puisse me distinguer des autres en écrivant. Mais soit, autant profiter de visiter cet univers incroyable, si je le peux ! Et beaucoup le peuvent... Alors si l'on veut bien me lire encore un peu, je voudrais encourager mes camarades à prendre la plume, et faire de même. Parce que la poésie, c'est comme le dessin ou la musique, et il n'y a pas besoin de rîmes ou de vers pour toucher. Seulement nos mots."

 

Baiser volé
Comme elle est facile à franchir
Cette barrière qui nous attire,
Ô caresse qui nous brûle
On mourrait pour y parvenir !

Le dément brasier nous consume
L’irrésistible violation
Face à laquelle seuls reculent
Les prisonniers de leur raison.

Que le câlin devienne étreinte,
Que la main trompant l’approche
Se dissimule sous une feinte
La timidité n’est que moindre
Assimilée à ce désir...

Soudain complices d’une bêtise
Au fond qu’avons-nous donc à craindre ?
L’irréflexion de l’instant I
Ne nous permettant de prévenir
Des sanctions du délit commis
Et d’un potentiel avenir...

La phase d’approche est imminente,
Nos lèvres se pressent sur la détente,
Et le coeur fond de tant d’attente,
C’est la débauche...
Moment de sauvage transgression
Moment sans place pour la raison
Baiser volé, c’est la Passion.